Le dernier rapport de l’Inspection Générale de l’Education Nationale concernant la fonction comptable dans les EPLE vante le mérite des regroupements comptables mais fait apparaître de grandes disparités selon l’académie, notamment dans le nombre d’établissements par agence comptable.

Notre syndicat y voit malheureusement des similitudes. Une course au meilleur regroupeur de la part des responsables académiques et un processus qui s’est concrétisé dans un contexte d’économie de moyens. Et une réalité : la frustration pour certains et le mécontentement pour d’autres.

Le fondé de pouvoir : mirage ou réalité ?

Pour faire accepter ces agences de plus en plus lourdes, notre administration met en avant et tente de généraliser un « nouveau » métier : le fondé de pouvoir.
Etendard que l’on brandit pour faire accepter aux uns un alourdissement des tâches, et pour faire croire aux autres à une reconnaissance professionnelle.

Outre le fait que, selon l’académie, ces fonctions sont « occupées » par des personnels de catégories différentes, on ne peut que constater qu’il n’y a :
 rien en terme de lisibilité de leurs fonctions dans les nouvelles agences comptables élargies,
 rien en terme de formation,
 rien ou presque en terme indemnitaire.
Mais un profilage des postes destructeur pour la mobilité des collègues et dont l’efficacité reste à prouver.

Le SNASUB a toujours exprimé sa plus vive inquiétude à ce sujet.
En outre, nous rappelons qu’on ne peut pas obliger un comptable à déléguer ses prérogatives.
En comptabilité publique, la notion de fondé de pouvoir est fragile juridiquement, seul le mandataire est vraiment reconnu et il n’a qu’une délégation de signature.
De plus, les processus de sécurisation des structures comptables qui sont tant mis en avant n’ont pas été pensés en termes de moyens humains ni en terme de formation des personnels.
Le contrôle interne comptable, aussi utile soit-il, ne peut pallier l’absence de personnels pour le mettre en œuvre.

Dans ces conditions, la qualité comptable, -objectif affirmé de la réforme- est loin d’être acquise et nous apparaît clairement comme l’alibi affiché d’une réduction de moyens ; mais au final, c’est la viabilité même des structures comptables voulues par notre administration qui est en jeu.

Quelle la réalité dans les établissements rattachés ?

La carte comptable impacte de façon dure également les établissements scolaires qui ne sont pas siège de regroupement comptable.
Et que dire de la situation des collègues qui se sont vus retirer la comptabilité générale, fonction qu’ils assumaient avec sérieux et compétence ?
Quel gâchis humain !
La diminution du nombre de personnels dans les établissements non comptables fragilise le fonctionnement de ces structures. En effet, comment assurer l’ensemble des tâches de gestion matérielle avec un demi-poste administratif ?
Les rapports entre gestionnaires rattachés et comptables se tendent en perdant de vue le but de notre travail : la satisfaction des besoins du service public d’éducation.

Que dire aux collègues qui souhaiteraient évoluer dans l’exercice de leur métier et qui n’ont d’autre choix que soit celui de perdre leur compétence de gestionnaire en prenant des fonctions de technicien comptable auprès d’un agent comptable, soit celui de faire le grand saut dans l’inconnu et candidater pour des postes lourds et profilés, qu’ils ne sont pas sûrs d’obtenir ?

Le regroupement des secrétariats : le pôle administratif

Les pôles administratifs encouragés par l’Administration ont pour but d’organiser la polyvalence des personnels en les rendant interchangeables.
Cette conception du travail administratif ne tient compte ni de la configuration des locaux ni des personnels et encore moins des besoins réels du service public d’éducation.
La mission première des personnels administratifs qui est d’organiser l’acte éducatif est perdue de vue au profit du pilotage de la structure.

Ce n’est pas notre conception de l’administration des EPLE.

Marie Dolorès Cornillon